Accueil Société Campagne de propreté «Nos Médinas sans plastique »:  Difficile de changer les mentalités !

Campagne de propreté «Nos Médinas sans plastique »:  Difficile de changer les mentalités !

Si cette initiative est louable, car elle vise à lutter contre la pollution plastique, il faut rappeler que, selon les derniers chiffres du ministère de l’Environnement, la Tunisie produit plus de deux millions de tonnes de déchets par an, dont 10% de plastique.

Les ministères de l’Environnement et des Affaires culturelles ont lancé, samedi dernier, à la place de La Kasbah, la campagne « Nos médinas sans plastique», une initiative visant à débarrasser la médina et ses alentours de ce type de déchets, afin que les citoyens puissent vivre dans un cadre agréable et dénué de détritus qui polluent et enlaidissent la ville.

Initiative louable, mais…

Si cette initiative est louable, car elle vise à lutter contre la pollution plastique, il faut rappeler que, selon les derniers chiffres du ministère de l’Environnement, la Tunisie produit plus de deux millions de tonnes de déchets par an, dont 10% de plastique.

Elle se heurte à un défi de taille, celui de pouvoir changer à court terme le comportement irresponsable du citoyen lambda pour qui la propreté et la préservation de l’environnement dans lequel il vit sont les derniers de ses soucis.

D’ailleurs, son comportement au quotidien l’atteste. Il suffit de regarder autour de soi pour s’en rendre compte. Se débarrasser de ses déchets dans l’espace public en les jetant par terre est un geste normal enraciné chez le citoyen tunisien que rien ne peut changer: ni l’application de la loi, ni une amende en cas d’infraction et encore moins le lancement d’une initiative par le ministère de tutelle qui sera rapidement reléguée aux oubliettes.

Contre la loi

Le citoyen lambda jette, en effet, à tout-va : canettes de boisson, mégots de cigarettes, morceaux de papier, emballage, sacs en plastique… Tout ce qui devrait passer à la poubelle, il s’en débarrasse par la fenêtre de sa voiture, dans la ruelle où il déambule,…sans s’embarrasser d’aucun sentiment de culpabilité à la vue des monticules de déchets, de détritus… qui s’amoncellent sur les trottoirs et qui jonchent les bas-côtés des chaussées.

Transformer l’espace dans lequel il vit en dépotoir à ciel ouvert ne le dérange aucunement. Il rejettera automatiquement la responsabilité sur les autorités locales qu’il accusera de ne pas faire correctement leur travail. Certes, l’initiative «Nos médinas sans plastique » a pour objectif de sensibiliser et de lutter notamment contre la pollution par les sacs plastiques que les citoyens continuent à utiliser à outrance, malgré l’interdiction de leur usage dans les commerces comme les boulangeries où ces sacs ont fini par être remplacés…, par d’autres sacs en… plastique ! Ce qu’on peut affirmer, c’est que pareille initiative ne pourra jamais être réellement efficace tant que les mentalités restent inchangées.

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